Un an après l’instauration du contrôle technique obligatoire pour les deux-roues motorisés en France, l’heure est au premier bilan. Si la mesure avait suscité une vive polémique à son annonce, la contestation semble s’être apaisée, et certains usagers reconnaissent même une amélioration de la sécurité. Toutefois, la défiance demeure forte chez les motards, en particulier chez les plus de 50 ans.

Retour sur une mesure controversée

Lors de son entrée en vigueur il y a un an, le contrôle technique des deux-roues avait provoqué la colère d’une partie importante des motards, regroupés notamment sous la bannière de la Fédération française des motards en colère (FFMC). Leur principal argument : les motards sont déjà soucieux de leur sécurité et entretiennent régulièrement leur véhicule, afin d’éviter tout risque lié à l’usure des freins ou des pneus. Malgré ces protestations, le gouvernement, contraint par la réglementation européenne, a maintenu la mise en place de ce contrôle périodique et désormais aussi obligatoire lors de la vente d’une moto ou d’un scooter.

Des avis qui évoluent selon les profils

D’après le Baromètre Assurances de BPCE L’Observatoire, la perception du contrôle technique varie fortement selon le type d’usager. Si 67 % des conducteurs de deux-roues estiment que cette mesure a renforcé leur sécurité, il existe un fossé entre les scootéristes et les motards : 80 % des utilisateurs de scooters reconnaissent une amélioration, contre seulement 45 % des motards. L’âge joue également un rôle : 73 % des moins de 35 ans se disent satisfaits, contre 49 % chez les plus de 50 ans. Les motards plus âgés restent donc les plus sceptiques face à cette obligation.

Les deux-roues sont-ils de bons élèves ?

La question de l’entretien des deux-roues se pose aussi à travers les statistiques de contre-visite. En début d’année, la catégorie L (qui regroupe motos, scooters, quads, trois-roues et voitures sans permis) affichait un taux moyen de contre-visite d’un peu plus de 11 %. Ce chiffre reste inférieur à celui des voitures (19 %). Les motos seules s’en sortent mieux, avec moins de 10 % de contre-visites, tandis que les voitures sans permis culminent à 30 %. Ce dernier chiffre s’explique en partie par la précarité de certains propriétaires, moins enclins ou capables d’assurer un entretien régulier. L’arrivée de nouveaux modèles électriques, plus récents et destinés à un public plus jeune et aisé, pourrait toutefois faire évoluer la situation.

Conclusion

Après douze mois d’application, le contrôle technique des motos et scooters ne suscite plus autant de débats qu’à ses débuts. Si une majorité d’usagers y voit un bénéfice en matière de sécurité, la fracture entre scootéristes et motards, ainsi qu’entre générations, demeure marquée. Les statistiques montrent par ailleurs que les deux-roues sont globalement bien entretenus, même si certains segments de la catégorie L restent à la traîne.